A la memoria de un maldito
Charles Baudelaire (1821-1867)
A 140 años de su muerte
Remords posthume: Lorsque tu dormiras, ma belle ténébreuse, / Au fond d’un monument construit en marbre noir, / Et lorsque tu n’auras pour alcôve et manoir / Qu’un caveau pluvieux et qu’une fosse creuse ; // Quand la pierre, opprimant ta poitrine peureuse / Et tes flancs qu’assouplit un charmant nonchaloir, / Empêchera ton cœur de battre et de vouloir, / Et tes pieds de courir leur course aventureuse, // Le tombeau, confident de mon rêve infini / (Car le tombeau toujours comprendra le poète), / Durant ces grandes nuits d’où le somme est banni, // Te dira : « Que vous sert, courtisane imparfaite, / De n’avoir pas connu ce que pleurent les morts ?» / — Et le ver rongera ta peau comme un remords.
Nota del traductor: todo aquel a quien el doceavo verso le resulte disonante, al recurrir a la expresión argentinizante "berreta", bien puede consolarse leyendo el verso de la siguiente manera:
te dirá «¿de qué sirvió, cortesana incompleta...»
A 140 años de su muerte
Remordimiento póstumo
Traducción de Fernando G. Toledo
Cuando por fin te duermas, mi bella tenebrosa,
bajo un mausoleo con piedra negra tallada;
cuando ya no te quede por alcoba o morada
más que una cueva húmeda y una hueca fosa;
cuando oprima tu aterrado pecho aquella losa
y tus caderas hayan perdido la elegancia
se irán de tu corazón el latido y el ansia
y tus pies extraviarán su marcha presurosa.
La tumba, confidente del sueño inacabado
(pues las tumbas siempre comprenden a los poetas),
en esas noches largas de sueño desterrado,
te dirá: «¿de qué sirvió, cortesana berreta,
haber ignorado de los muertos el lamento?».
Y te comerá el gusano del remordimiento.
Remords posthume: Lorsque tu dormiras, ma belle ténébreuse, / Au fond d’un monument construit en marbre noir, / Et lorsque tu n’auras pour alcôve et manoir / Qu’un caveau pluvieux et qu’une fosse creuse ; // Quand la pierre, opprimant ta poitrine peureuse / Et tes flancs qu’assouplit un charmant nonchaloir, / Empêchera ton cœur de battre et de vouloir, / Et tes pieds de courir leur course aventureuse, // Le tombeau, confident de mon rêve infini / (Car le tombeau toujours comprendra le poète), / Durant ces grandes nuits d’où le somme est banni, // Te dira : « Que vous sert, courtisane imparfaite, / De n’avoir pas connu ce que pleurent les morts ?» / — Et le ver rongera ta peau comme un remords.
Nota del traductor: todo aquel a quien el doceavo verso le resulte disonante, al recurrir a la expresión argentinizante "berreta", bien puede consolarse leyendo el verso de la siguiente manera:
te dirá «¿de qué sirvió, cortesana incompleta...»